BEAUDELOT FRANCIS

 

  IN MEMORIAM  2 octobre 2017

​

 LONG VOYAGE PAISIBLE l'AMI

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Le 26 décembre 2012.

 

Je lui avais promis que j’irais lui rendre visite.

En sortant de la poste d’Anzin,  je lui ai téléphoné pour lui demander si je pouvais passer. Quand je lui  rends visite, je  lui téléphone toujours avant pour savoir s’il est là et s’il peut me recevoir. Il me répond toujours que oui :

• Mr Beaudelot ?   (il se passe quelques instants…)

• Je suis Jean José Asin. Puis-je venir vous voir ?

• Oui !

Voilà. C’est concis et sans fioritures. Je pense que Francis Beaudelot aime bien avoir de la visite. Il s’ennui, sans doute.

Sa santé est précaire et sa mobilité réduite ! Alors il passe beaucoup de temps devant la télévision. –« On y perd du temps avec la télé… c’et une dévoreuse de temps »

• En ce moment je ne travaille pas ! Pas envie ; il y a des moments comme ça !

-Bonjour Mr. Beaudelot ? Comment allez-vous ?

-Bof. Ca peut d’aller.

-Toujours enrhumé ?

-Bin oui ! Ca fait deux jours que je traine ce foutu rhume.

-Faut vous soigner si vous voulez vivre très vieux…

-J’ai demandé au Père Noel que je puisse vivre jusqu’à 99 ans mais il ma dit qu’il ne garantissait  rien !

Ainsi va Beaudelot. Il vit le moment présent et il espère que le futur lui sera accordé.

Il me propose :

-Un coup de rouge ?

-Non merci.

-Mais c’est du bon !

-Bon d’accord.

En effet c’est du bon. Un Saint Estephe qui goulaye dans le palais, c’est vrai.

-Faut garder l’adresse du fournisseur !

-C’est un cadeau !

-D’autant plus

-Oui ; faudra que je lui dise de « lui faire faire des petits »

Sacré bonhomme !

-regardez, c’est les fresques de l’Abbaye de Saint-Savin sur Gartempe ! Ch’est biau !

Je lui dit : c’est pas celles de Tavent ? Non, non,  celles de Saint-Savin ; ça doit être dans le centre de la France.

 En effet ; il y a plein d’illustrations couleur de ces fresques qui sont de toute beauté.

(voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_Saint-Savin-sur-Gartempe) C’est dans la Vienne.

On discute de choses et d’autres.

Je n’ai pas beaucoup de temps et je lui dis que je dois y aller. (On  prépare en ce moment les cartons pour déménager dans le Tarn).

-C’est à Castres, près de Toulouse.

-Je connais Toulouse ; Françoise était de là-bas (Françoise, c’est sa première femme, rencontrée aux Beaux-Arts de Paris).

Je lui remercie d’avoir eu la gentillesse de venir à l’exposition de mon livre de gravures « appellations toutes contrôlées » au Camel à Léon; c’est vrai que c’était un hommage que je lui rendais au travers ce livre qui tirait partie des surnoms qui lui-même attribuait aux clients du Camel.

Il ne m’a jamais dit si mon travail était bon ou pas – je ne suis qu’un graveur « du dimanche »-.

J’ai la faiblesse de penser qu’il m’aimait bien et que mes visites ne l’ennuyaient pas !